
Orthodontiste ou dentiste : Qui choisir pour votre traitement d'alignement ?
Lorsque l'on envisage un traitement pour aligner son sourire, une question fondamentale se pose : faut-il consulter un dentiste ou un orthodontiste ?
Bien que tous deux soient des professionnels de la santé bucco-dentaire, leurs domaines d'expertise, leur formation et leur champ d'action diffèrent considérablement. Ce guide a pour but de clarifier ces distinctions pour vous aider à faire un choix éclairé et sécurisé pour votre traitement.
Dentiste et Orthodontiste : Deux Experts, Un Sourire
Pour simplifier, on peut comparer le dentiste à un médecin généraliste et l'orthodontiste à un médecin spécialiste (comme un cardiologue ou un dermatologue).
Les deux commencent par le même cursus de base, mais l'orthodontiste poursuit ensuite une formation longue et exclusive dédiée à une seule discipline.
- Le chirurgien-dentiste est votre interlocuteur principal pour la santé bucco-dentaire globale. Il traite les caries, les maladies des gencives (gingivite, parodontite), réalise des détartrages, pose des couronnes, des bridges et s'occupe de l'entretien général de votre dentition.
- L'orthodontiste est un dentiste qui s'est spécialisé dans le diagnostic, la prévention et la correction des anomalies de position des dents et des mâchoires (malocclusions). Son expertise couvre l'alignement dentaire, la croissance des mâchoires et l'harmonie globale du visage.
La formation de l'orthodontiste : un parcours de spécialiste
La distinction la plus importante réside dans le parcours de formation. Pour devenir orthodontiste en France, un praticien doit :
- Obtenir son diplôme de chirurgien-dentiste après 6 années d'études.
- Réussir le très sélectif concours de l'internat en odontologie.
- Suivre une spécialisation à temps plein de 3 à 4 ans en milieu hospitalo-universitaire, entièrement dédiée à l'orthopédie dento-faciale (ODF).
Au total, ce sont près de 10 années d'études qui sont nécessaires pour obtenir le titre de "chirurgien-dentiste spécialiste qualifié en orthopédie dento-faciale".
C'est le seul titre qui confère le droit de se présenter comme orthodontiste.
Critère | Chirurgien-Dentiste (Omnipraticien) | Orthodontiste (Spécialiste) |
---|---|---|
Formation de base | 6 ans (tronc commun) | 6 ans (tronc commun) |
Spécialisation | Aucune (ou formations courtes non qualifiantes) | 3-4 ans à temps plein (Internat qualifiant) |
Titre officiel | Docteur en chirurgie dentaire | Spécialiste qualifié en orthopédie dento-faciale |
Champ d'action principal | Soins généraux, caries, gencives, prothèses | Alignement des dents, croissance des mâchoires |
Qui peut légalement pratiquer l'orthodontie en France ?
C'est ici que la confusion peut naître : en France, tout chirurgien-dentiste diplômé a le droit de réaliser des actes d'orthodontie. Cependant, "avoir le droit de faire" ne signifie pas "avoir la formation spécialisée pour le faire".
Un dentiste omnipraticien peut proposer des traitements d'alignement, souvent après avoir suivi des formations courtes, mais il ne peut pas se prévaloir du titre d'orthodontiste. Son expérience et sa vision globale du traitement ne seront pas les mêmes que celles d'un spécialiste qui consacre 100% de sa pratique à cette discipline.
Attention aux termes qui peuvent induire en erreur
Pour le patient, il est essentiel d'être vigilant. Certains praticiens ou centres dentaires peuvent utiliser des termes ambigus comme "orthodontie exclusive", "expert en aligneurs" ou "orienté en orthodontie".
Ces appellations ne garantissent en rien que le praticien soit un orthodontiste spécialiste qualifié. La seule garantie est le titre officiel. Pour vérifier, vous pouvez consulter l'annuaire du Conseil de l'Ordre des Chirurgiens-Dentistes.
Le cas des centres de soins dentaires
Les centres dentaires, de plus en plus nombreux, proposent une large gamme de soins, y compris l'orthodontie. S'ils peuvent offrir des tarifs attractifs, il est crucial de s'informer sur le praticien qui réalisera le traitement.
Il s'agit souvent de chirurgiens-dentistes omnipraticiens et non de spécialistes. Pour des corrections simples, cela peut être une option, mais pour des cas modérés à complexes, l'expertise d'un orthodontiste est fortement recommandée pour garantir la qualité et la sécurité du plan de traitement.
Pourquoi consulter un spécialiste est un gage de sécurité
Faire appel à un orthodontiste, c'est s'assurer que le diagnostic ne se limite pas à l'alignement visible des dents. Le spécialiste évalue l'ensemble du système : l'occlusion (la manière dont les dents s'emboîtent), la santé des articulations de la mâchoire, et la structure osseuse.
Il est le plus à même de planifier des mouvements dentaires complexes, d'anticiper les difficultés et d'assurer la stabilité du résultat sur le long terme, notamment grâce à une phase de contention bien gérée.
Tarifs : un orthodontiste est-il forcément plus cher ?
Idée reçue à déconstruire
C'est une idée reçue très répandue. En réalité, les honoraires en orthodontie sont libres et ne sont pas réglementés par la Sécurité Sociale.
Le coût d'un traitement dépend de sa complexité, de sa durée et de la technique utilisée, et non du titre du praticien. Il n'est donc pas rare qu'un chirurgien-dentiste propose des tarifs équivalents, voire supérieurs, à ceux d'un orthodontiste.
Un spécialiste, grâce à son expérience, pourra parfois proposer un plan de traitement plus direct et efficace, ce qui peut s'avérer plus économique sur la durée.
Conclusion : comment faire le bon choix pour votre traitement
Le choix entre un dentiste et un orthodontiste dépend essentiellement de la complexité de vos besoins. Pour un simple ajustement esthétique validé par un diagnostic complet, un dentiste expérimenté peut être une option.
Cependant, pour tout traitement impliquant des mouvements dentaires significatifs, des problèmes d'occlusion ou un besoin de correction de la mâchoire, le recours à un orthodontiste spécialiste est un investissement pour la qualité, la sécurité et la pérennité de votre sourire.
La première étape reste de vous informer et de ne pas hésiter à demander la qualification précise du professionnel qui vous prendra en charge.