Vous avez besoin d'un dentier suite à la perte de plusieurs dents ? Si leur coût peut paraître prohibitif, sachez que ces prothèses amovibles sont en partie prises en charge par l'Assurance Maladie et les mutuelles. On vous explique comment optimiser le remboursement de votre appareil dentaire en 2024.
Qu'est-ce qu'une prothèse dentaire amovible ?
Un dentier ou prothèse amovible est un appareil mobile qui remplace une ou plusieurs dents manquantes ainsi que les tissus de soutien (gencive, os). Il permet de restaurer l'esthétique du sourire mais aussi les fonctions de mastication et de phonation. On distingue :
- Les prothèses partielles : elles comblent un édentement limité à quelques dents (1 à 8). Elles sont maintenues par des crochets sur les dents restantes.
- Les prothèses complètes : elles remplacent la totalité des dents d'une mâchoire (dentier complet unimaxillaire) ou des deux (dentier complet bimaxillaire). Elles s'appuient sur la gencive et l'os.
- Les prothèses hybrides ou stabilisées sur implants : ce sont des overdentures qui s'attachent à des implants (2 ou 4) placés dans l'os, au lieu de simplement reposer sur les gencives.
Le dentiste peut aussi réaliser des prothèses fixes (bridges et couronnes) pour remplacer les dents manquantes, mais elles nécessitent la présence de dents naturelles solides de part et d'autre. Quand l'édentement est trop étendu, le dentier amovible reste la meilleure solution.
Quel est le prix d'un dentier en 2024 ?
Le coût d'une prothèse amovible varie en fonction de plusieurs critères :
- L'étendue de l'édentement : plus il y a de dents à remplacer, plus le dentier sera cher (de 450€ pour une prothèse partielle de 1 à 4 dents à 1300€ pour un dentier unimaxillaire complet).
- Le matériau utilisé : les prothèses en résine (polyméthacrylate de méthyle) sont les moins onéreuses. Celles avec une armature métallique ou en céramique sont plus esthétiques mais aussi plus coûteuses.
- La technique de fabrication : la CFAO (conception et fabrication assistée par ordinateur) permet un meilleur ajustement mais fait grimper la facture.
- Les soins pré-prothétiques : la pose d'un dentier nécessite souvent d'assainir la bouche au préalable (détartrage, avulsions...) ce qui augmente le coût global.
- Les éventuels implants associés, dont le prix unitaire oscille entre 1000 et 2000€...
Sans compter les honoraires du praticien (consultations, empreintes, essayages...) qui peuvent varier du simple au double selon sa localisation, sa notoriété ou son secteur conventionnel.
En 2024, comptez en moyenne de 500€ à 1500€ pour un dentier partiel, et de 1000€ à plus de 2000€ pour une prothèse complète. Les overdentures sur implants peuvent atteindre 8000 à 12000€ selon le nombre de piliers !
Mais bonne nouvelle : depuis 2020 et la réforme 100% santé, une partie de ces prothèses est désormais soumise à des tarifs plafonnés et mieux remboursée. Explications.
Remboursement Sécu : ce qui a changé avec le 100% santé
Avant la réforme, les dentiers étaient très mal pris en charge par l'Assurance Maladie : 70% d'un tarif conventionnel fixe, quelle que soit l'étendue de l'édentement ! Concrètement, la Sécu remboursait à peine 100 à 150€ pour une prothèse valant plus de 1000€...
Mais ça, c'était avant. Depuis le 1er janvier 2020, la réforme 100% santé a instauré un panier de soins prothétiques intégralement remboursés, à condition d'avoir une complémentaire santé responsable. Le dispositif prévoit :
- Une prise en charge à 100% des prothèses des paniers 0 reste à charge (RAC) par la Sécu et les mutuelles, sans avance de frais pour l'assuré
- Des tarifs plafonnés pour certains actes prothétiques du panier RAC modéré (500€ max. pour une couronne céramo-métallique, 1100€ pour un dentier complet...)
- Le libre choix pour l'assuré entre les paniers 100% santé et ceux à tarifs libres (prothèses haut de gamme avec reste à charge)
- L'obligation pour le dentiste de présenter un devis avec au moins une solution sans reste à charge
Cela ne concerne pas tous les types de prothèses mais une bonne partie des dentiers d'usage courant, qu'ils soient partiels ou complets. Voici les nouveaux tarifs de prise en charge pour 2024 :
Type de prothèse amovible | Base de remboursement | Remboursement Sécu (70%) |
---|---|---|
Partielle résine ≤ 4 dents | 64.50 € | 45.15 € |
Partielle résine ≤ 8 dents | 107.50 € | 75.25 € |
Complète unimaxillaire résine | 182.75 € | 127.93 € |
Complète bimaxillaire résine | 365.50 € | 255.85 € |
À ces montants s'ajoutent les remboursements des complémentaires santé, qui sont tenus de prendre en charge le ticket modérateur (30% du tarif conventionnel) et les dépassements dans la limite des plafonds fixés.
Autre avantage : la réforme a aussi instauré des garanties minimales pour certaines prothèses du panier libre (hors 100% santé). Par exemple, tous les contrats responsables doivent rembourser au moins 90€ pour une couronne céramo-métallique sur molaire et 110€ pour un stellite complet résine.
Remboursement des dentiers par les mutuelles : comment ça marche ?
Au-delà des tarifs de base de la Sécu, votre complémentaire santé joue un rôle essentiel dans la prise en charge de vos prothèses dentaires, à condition d'avoir bien choisi vos garanties ! Plusieurs options sont possibles :
- Un pourcentage du tarif conventionnel : par exemple, une garantie à 300% rembourse 3 fois la base de la Sécu, soit 548.25€ pour un dentier complet (contre 182.75€ remboursés par l'Assurance Maladie)
- Un forfait plafonné par an et par bénéficiaire : la mutuelle définit un montant maximum remboursé pour l'ensemble de vos soins prothétiques, en complément de la Sécu (ex: 1000€/an)
- Un forfait par type d'acte : la complémentaire fixe un montant en euros pour chaque prothèse (ex: 200€ pour une stellite de 1 à 4 dents) et par période (an, semestre...)
- Des remboursements progressifs dans le temps : le plafond de prise en charge augmente avec l'ancienneté dans le contrat (ex: +100€ chaque année, pendant 3 ans)
Attention à bien lire les petites lignes de votre contrat pour connaître les exclusions et limites de garanties :
- Délais de carence (3 à 12 mois) pendant lesquels les remboursements sont nuls ou réduits
- Plafonds annuels ou pluriannuels au-delà desquels les soins ne sont plus pris en charge
- Franchises et tickets modérateurs restant à votre charge (souvent 30% du tarif Sécu)
Pour trouver la meilleure mutuelle dentaire adaptée à vos besoins, pensez à utiliser un comparateur en ligne. Il vous permettra de mettre en concurrence les différentes offres du marché en fonction de critères objectifs : niveau de garantie, tarifs, délais de carence...
N'oubliez pas non plus de demander un devis détaillé à votre praticien avant de vous engager. Il doit obligatoirement vous proposer une solution 100% santé, en plus des prothèses à tarifs libres (avec reste à charge). À vous de choisir en fonction de vos priorités !
Overdenture et implants, des cas à part
Si la réforme 100% santé a amélioré le remboursement des prothèses amovibles "classiques", elle ne concerne malheureusement pas les traitements implantaires. Ni la pose des implants, ni celle de la prothèse stabilisée dessus ne sont prises en charge par la Sécurité sociale, au motif qu'il existe des alternatives moins onéreuses.
Résultat, le coût d'une overdenture peut facilement atteindre 5000 à 10000€ selon le nombre de piliers implantaires (2 à 4 en général). Un budget bien trop élevé pour la plupart des patients !
Côté mutuelles, les garanties sont souvent limitées à quelques centaines d'euros par an et par implant, rarement plus. Il faut s'orienter vers les contrats les plus haut de gamme pour espérer un remboursement décent, mais les tarifs sont souvent dissuasifs...
Reste la solution du crédit santé pour étaler le coût sur plusieurs années, ou celle du tourisme dentaire dans des pays où les soins sont moins chers (Hongrie, Espagne, Roumanie...). Mais gare aux dérives sur la qualité des prestations !
Le plus sage reste encore d'anticiper en souscrivant une bonne mutuelle dentaire dès le plus jeune âge, et en misant sur la prévention (brossage régulier, détartrage annuel...) pour limiter le recours aux prothèses. Les implants ne devraient rester qu'une solution de dernier recours.
Conclusion
Malgré des progrès récents, les prothèses dentaires amovibles (partielles ou complètes) restent des soins onéreux et insuffisamment remboursés en France. Si la réforme 100% santé a permis de réduire le reste à charge sur certains actes, elle laisse encore de côté les techniques implantaires et les matériaux haut de gamme.
Pour optimiser la prise en charge de vos dentiers, vous devez impérativement souscrire une bonne mutuelle santé et bien choisir vos garanties. Le ticket modérateur et les dépassements peuvent vite faire exploser la facture !
Alors n'attendez pas d'avoir perdu toutes vos dents pour vous pencher sur la question. Anticipez en souscrivant une complémentaire adaptée à vos besoins, quitte à la faire évoluer au fil des années. Et n'oubliez pas de consulter régulièrement votre dentiste pour préserver votre capital dentaire le plus longtemps possible !
FAQ
Quelles sont les prothèses dentaires les moins chères ?
Les prothèses les plus économiques sont les dentiers partiels ou complets en résine, sans armature métallique ni céramique. Elles font partie du panier 100% santé et sont donc intégralement remboursées par la Sécu et les mutuelles responsables depuis 2020. Mais leur esthétique et leur solidité sont parfois décevantes.
Combien rembourse la Sécurité sociale pour un dentier complet ?
Depuis la réforme 100% santé, la base de remboursement d'un dentier complet résine est passée à 182,75€ pour une prothèse unimaxillaire, et à 365,50€ pour un appareillage bimaxillaire. Soit une prise en charge de 70% par la Sécu (127.93€ et 255.85€). Le ticket modérateur (30% restant) est remboursé par la mutuelle.
Comment savoir si ma mutuelle rembourse bien les prothèses dentaires ?
Tout est indiqué dans le tableau de garanties de votre complémentaire santé ! Cherchez la ligne "prothèses amovibles" ou "appareillages dentaires" et regardez le taux de remboursement (en % de la base Sécu) ou le forfait (en euros) proposé. Pensez aussi à vérifier les plafonds annuels et les éventuels délais de carence.